Ce sont trois unités indépendantes et poreuses, avec des objectifs complémentaires : la formalisation d’un savoir pratique au sein de l’ATELIER, la formalisation d’un savoir théorique dans le LABORATOIRE, l’expérimentation de modèles de production alternatifs pour l’INCUBATEUR.
Elle propose aux acteurs de toutes disciplines un espace autonome d’étude, de confrontation et de formalisation des fondamentaux de leurs métiers.
Elle défend la nécessité d’un apprentissage renouvelé tout au long de la vie professionnelle, le bien fondé d’une transmission horizontale des savoirs et des pratiques et la transdisciplinarité comme creuset d’une nouvelle pédagogie.
Être acteur est un métier.
À la différence des autres artistes de la scène, les acteurs ne partagent pas un vocabulaire commun, ne définissent que très peu leurs outils et n’apprennent que très rarement de leurs pairs. Ils sont les seuls à ne pas s’exercer quotidiennement. Et cet état de fait n’est pas sans conséquences sur le métier.
Alors que son art est éminemment collectif, l’acteur, lorsqu’il n’est pas engagé dans une production, se retrouve bien souvent dans une solitude qui lui ôte toute possibilité de l’exercer et de le perfectionner dans la continuité.
C’est collectivement, en faisant de l’entraînement et de l’apprentissage des outils quotidiens, que nous voulons repenser notre métier en pratique et en théorie.
Pour cela, la confrontation avec les autres disciplines de la scène nous paraît indispensable.
En créant une structure internationale dédiée à la formation continue des acteurs de toutes disciplines, nous avons l’ambition de réinventer et de populariser une culture du métier nécessaire et exigeante. Nous ne créons pas une autre école, ou une énième méthode, nous disons qu’il y a une discipline spécifique à l’acteur et nous voulons en promouvoir l’autonomie.
Plus un système est autonome, plus il est perméable à son environnement. Il n’est de véritable autonomie qu’en lien avec les autres.
Les frontières entre les disciplines de la scène s’estompent de plus en plus. Les danseurs, chanteurs, circassiens… choisissent de plus en plus de proposer des oeuvres où la relation au spectateur est décidément théâtrale plutôt que spectaculaire. S’il existe une maîtrise spécifique de l’acteur, celle-ci concerne justement la relation aux spectateurs. C’est pourquoi nous appelons acteur tout artiste qui se produit sur une scène, à partir du moment où il considère cette relation comme déterminante.
C’est une des raisons pour lesquelles cette liste n’est pas et ne peut pas être exhaustive. Une deuxième est que les disciplines ne dialoguent pas, ce sont les personnes qui le font.